En se taisant ! Le silence sur ce que l’on ressent permet de prendre de la distance, et parfois de percevoir assez vite qu’il n’était pas si profond.
Mais c’est un effort difficile à demander à des jeunes habitués à faire ce qu’ils veulent quand ils en ont envie. Sont-ils capables d’attendre la personne qu’ils aiment, de la respecter, quand ils ont tant de mal à se priver pendant une journée de leur iPod ou de leur portable ?
Se pose donc la question de la volonté et de l’éducation à la frustration. Apprendre à attendre se fait dès l’enfance par l’entrainement de la volonté. Si on prescrit de mander deux tartines pour le goûter ou de faire son lit tous les matins, on fait en sorte que les enfants s’y tiennent. Le sport peut permettre de se dépasser, notamment à la montagne : apprendre à marcher jusqu’au but fixé, attendre la pause pour boire… Sous prétexte de bien-être de bien, on passe souvent à côté de ces limites anodines qui font l’éducation.
L’apprentissage de l’engagement passe aussi par des frustrations : assister à la réunion scoute malgré une réunion familiale… Quand le jeune a surmonté la difficulté, il découvre la joie de l’effort accompli, et c’est le rôle du parent de verbaliser cette joie intérieure. Si le plaisir est bon en soi, il est éphémère, tandis que le bonheur se construit dans la durée.
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Quelle différence faites-vous entre le sentiment amoureux et l’amour ?